vendredi, mai 12, 2006

L'Algérie a réussi à réduire sa dette

L'Algérie a réussi à réduire sa dette

L'Algérie, lourdement endettée et à bout de souffle il y a une douzaine d'années, a réussi à réduire sa dette extérieure de plus de la moitié, grâce à la manne pétrolière et l'option «irréversible» pour une économie de marché.
La dette extérieure de l'Algérie était de 15,5 milliards de dollars en février 2006, selon le ministre des Finances Mourad Medelci, alors qu'elle se situait autour de 34 milliards de dollars en 1994.
Parallèlement, les réserves en devises n'ont pas cessé d'augmenter grâce aux rentrées du pétrole passant de 17 milliards de dollars en 2001 à plus de 43 milliards à fin 2004, plus de 46 milliards à fin mai 2005 et 61 milliards en février 2006. Elles étaient d'un peu plus de
4 milliards en 1994.
En 1993, en pleine tourmente des violences islamistes, l'Algérie avait été obligée de dévaluer sa monnaie, de rééchelonner sa dette, essentiellement à court terme, et de réformer son économie étatisée et obsolète sous la houlette du Fonds monétaire international (FMI).
L'économie algérienne, sous le règne du parti unique du Front de libération nationale, était entièrement sous le monopole de l'Etat, dirigée par des décisions administratives, n'obéissant à aucun critère économique. Mais depuis 1998, elle a entrepris une libéralisation de son économie et une privatisation à marche forcée devant toucher près de 1 200 entreprises d'Etat.
Au nom d'un pragmatisme dont il avait annoncé la couleur dès son élection pour son premier mandat en avril 1999, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé, en février 2005, l'option «irréversible» de l'Algérie pour une économie de marché. «La gestion socialiste de l'économie a fait son temps, notre pays ayant eu à satiété son lot d'expériences qui l'ont suffisamment renseignée sur la vitale nécessité d'un changement qui sera certes, sans précipitation, mais qui se fera assurément sans hésitation aucune», a-t-il affirmé.
En outre, dans le cadre de sa nouvelle politique d'ouverture sur le monde, l'Algérie a plaidé et obtenu que ses créanciers transforment sa dette en investissements, à l'instar de la France, son principal partenaire, qui a décidé de la convertir «systématiquement» en contrats pour les entreprises françaises. «La dette de l'Algérie envers la France sera systématiquement transformée en contrats pour les entreprises françaises. C'est un marché gagnant-gagnant», avait affirmé, en septembre 2004, Nicolas Sarkozy alors ministre des Finances.
Le contrat de conversion avec la France a permis de transformer en investissements un montant de 60,9 millions d'euros affectés au financement de trois projets réalisés par Michelin (pneumatiques), Société Générale (banque) et l'entreprise laitière Fromager BEL, a indiqué samedi M. Medelci devant les députés de l'Assemblée nationale.
Avec l'Espagne, 40 millions d'euros ont permis la réalisation à Skikda (est algérien) d'un projet de la société ibérique Vilar Mir, alors que 84 millions d'euros de la dette avec l'Italie devraient permettre de financer des projets sociaux et économiques, a-t-il ajouté.