vendredi, mai 06, 2005

50 ans après Bandoeng

Il y a 50 ans, se tenait à Bandoeng en Indonésie, une rencontre historique des pays du Mouvement des non-alignés. Pour commémorer cet anniversaire prestigieux, la Ligue pour la justice, le développement et les droits humains (LJDH) a organisé au mémorial Modibo Keita (Mali) une série de conférences-débats sur des thèmes variés.


On y notait la présence du président de la LJDH, Me Amadou Tiéoulé Diarra et du président d'honneur Mamadou El Béchir Gologo. Des hommes politiques, notamment Oumar Mariko du parti Sadi, et Issa N'Diaye du Faso y ont également pris part.

Durant toute une journée, les conférenciers, le public et les journalistes ont disséqué des questions relatives aux droits internationaux, à l'injustice sociale, mais également aux situations vécues par les peuples démunis de la planète, (famines, conflits inter-étatiques, guerres civiles).

Cette rencontre de la LJDH avec la société civile et la presse s'est grandement intéressée aux mutations intervenues dans le droit international depuis Bandoeng et à la construction d'un ordre international alternatif. Ces préoccupations ont été déclinées en plusieurs thèmes : "De Bandoeng au nouvel ordre économique international", "les activités transnationales", "l'ONU : d'un droit hétérogène à un droit uniforme, reforme ou restructuration", "le commerce international inéquitable", "l'actualité du droit au développement : comment et pour qui ?".

Créée en décembre dernier, la LJDH est un groupement de personnes majoritairement jeunes, de profils divers mais également intéressées à promouvoir, protéger, faire respecter les droits humains partout où ils sont violés. La ligue vise aussi un développement humain durable et la paix.

Amadou Tiéoulé Diarra décrira des relations internationales et rapports sociaux internationaux façonnés par une structure unipolaire caractérisée par le rôle dominant des États Unis. Cette domination, poursuivra-t-il, se reflète dans le refus obstiné des Américains d'encadrer leurs actions dans la légalité internationale.

Tout le système de sécurité collective construit après la Seconde guerre mondiale s'en trouve ébranlé ainsi que la capacité du droit international à réguler les rapports internationaux, ajoutera-t-il en critiquant l'ONU pour son impuissance à protéger "les communautés impuissantes".

L. DIARRA
L'Essor n°15445